Alors que le projet de loi « Asile et immigration » arrivera bientôt à l’Assemblée nationale, Saint-Brévin-les-Pins a été le théâtre d’une mobilisation, samedi 25 février, en soutien au Centre d’accueil des demandeurs d’asile. Véronique Rey-Thibault, élue locale EELV, y a notamment pris la parole.
Prévu pour héberger des demandeurs d’asile pendant l’examen de leur demande, le futur Centre d’accueil des demandeurs d’asile (Cada) de Saint-Brévin-les-Pins attise la haine de l’extrême-droite. C’est pourquoi plus de 1200 personnes se sont réunies samedi 25 février pour défendre ce projet et combattre les idées nauséabondes et haineuses propagées notamment par les soutiens d’Éric Zemmour.
Aux côtés du collectif des Brévinois attentifs et solidaires, de la Cimade, de la Ligue des droits de l’Homme ou encore de l’eurodéputé EELV Damien Carême, de nombreuses et nombreux militant·e·s écologistes étaient là. Véronique Rey-Thibault, élue d’opposition (groupe municipal Une ambition pour Saint-Brevin, écologique, sociale et citoyenne) à Saint-Brévin-les-Pins et membre du Conseil politique régional d’EELV Pays de la Loire a notamment pris la parole à la tribune. Nous partageons avec vous l’essentiel de son discours :
Merci à vous tous, d’être venus ce matin si nombreux. Tous ceux qui vivent ici et ceux qui viennent de loin.
Depuis plus d’un an maintenant l’extrême-droite s’agite et tente de faire échouer un projet pourtant porté par toute la municipalité dans son ensemble. Des tracts, des mails, des courriers quasiment toujours anonymes, véhiculent des arguments plus abjects, plus rances, plus misérables les uns que les autres. Quand ce ne sont pas des menaces.
Il y a aussi des rencontres, comme ce monsieur sur le marché, la semaine dernière, qui est venu nous agresser, nous demandant si nous allions lui rembourser la perte de valeur de sa maison. Un fantasme ! parce qu’ici l’immobilier grimpe toujours autant. Mais qui montre surtout que nous ne donnons pas, tous, le même sens au mot valeur !
C’est bien au nom de nos valeurs que nous sommes venus ce matin, dire haut et fort ! Ça suffit !
Les étrangers boucs émissaires – ça suffit ! La haine « de ceux qu’on ne connait pas », ça suffit !
Les amalgames réfugiés – délinquants, ça suffit ! Le racisme, ça suffit !
Notre ville a toujours été une ville d’accueil, en accueillant à Mindin, des personnes différentes, des personnes en situation de handicap. Saint-Brevin, c’était la ville du tourisme populaire, des campings et des colonies de vacances. Et nous l’affirmons ici nous voulons que notre ville demeure cette ville accueillante.
C’est dans une colonie qui était à l’abandon depuis très longtemps que viendront se poser, se reposer, quelques hommes, femmes et enfants après un voyage périlleux, pendant leur non-moins périlleux parcours de demandeurs d’asile.
Car nous affirmons aussi que notre pays doit rester, doit redevenir un pays qui respecte le droit d’asile. Ce droit issu, de la Révolution française puis institué à la sortie de la seconde guerre mondiale, sur lequel nous n’avons pas cessé de reculer ces trente dernières années.
Depuis les années 1980, depuis qu’elle répand ses idées de haine de l’autre, de celui qu’on ne connait pas », qu’elle exploite la question de l’immigration, l’extrême droite ne cesse de prospérer.
Et plus nous reculons sur nos valeurs, plus elle progresse !
Plus nous bafouons nos principes, plus elle pousse son avantage
Plus nous bradons notre humanité aux frontières et plus elle avance ses pions.
Sur les marchés, on entend aussi une autre petite musique : l’état de notre pays serait tel que nous ne pourrions pas accueillir toute la misère du monde. Certains voudraient faire croire que si nous n’aidions pas les exilés, nous pourrions résoudre nos problèmes de pauvreté, de chômage, de manque de médecins, de manque de logements… Ce n’est pourtant pas à la même échelle ! Quand bien même nos frontières seraient fermées hermétiquement, nos
problèmes persisteraient.Notre pays est riche, notre Europe est riche, nous pouvons, nous devons mieux partager nos richesses, et notamment nos richesses les plus essentielles. Il nous faut plus d’égalité, plus de partage, et moins de gaspillage, pour pouvoir garantir à tous une vie digne.
C’est aussi comme ça que nous combattrons les idées délétères de l’extrême-droite.
Au nom de notre groupe, je vous remercie encore pour être venus si nombreux nous soutenir
Véronique Rey-Thibault