A831 : Manuel Valls essaie de déterrer un fossile

Depuis samedi, les partisans du projet d’autoroute A831 se réjouissent des déclarations d’intention du Premier ministre, qui s’est engagé à demander au Conseil d’État la prorogation de la déclaration d’utilité publique (DUP) qui doit s’achever le 12 juillet prochain.

Pourtant, les élu-e-s écologistes du Conseil régional des Pays de la Loire réaffirment que tracer une balafre de béton sur pilotis entre Fontenay-le-Comte et Rochefort pour un cout estimé à près d’un milliard d’euros (dont la moitié d’argent public et sans aucune participation de l’Etat) n’est toujours pas une réponse adaptée aux véritables enjeux de développement et d’aménagement du territoire.

« Au lendemain de l’Appel de Manille – où le Président de la République a réaffirmé son intention d’obtenir un accord  lors de la COP21 prévue en décembre à Paris – le Premier ministre déterre un projet désastreux pour les finances publiques, destructeur de l’environnement et loin, très loin des préoccupations quotidiennes des citoyen-nes du territoire, déclare Jean-Philippe Magnen, président du groupe EÉLV au Conseil régional des Pays de la Loire. Un double discours qui devient une habitude pour le gouvernement : en décembre déjà, l’annonce par François Hollande de sa « conversion » à l’écologie et de son intention de « verdir » la politique gouvernementale était immédiatement suivie par le soutien renouvelé du Premier ministre au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Il est pourtant urgent d’abandonner ces projets qui perpétuent la poursuite effrénée d’une croissance carbonée, intensifiant le dérèglement climatique et provoquant hausse de la température, tempêtes et érosion côtière. »

Les élu-e-s écologistes vendéens remarquent que les échéances électorales sont propices à la résurrection des « serpents de mer », les partisans du projet (du PS à l’UMP) pouvant aujourd’hui se féliciter d’avoir « débloqué » le dossier. Leur obstination pour ce projet chimérique conduit en réalité à l’inaction car il existe des alternatives durables qui sont malheureusement ignorées ou sous-estimées :

  • la modernisation de l’axe ferroviaire Nantes – Bordeaux avec la création d’un arrêt en gare de Vélluire afin de mieux desservir le Sud Vendée,
  • la réalisation d’un contournement de Marans (projet pour lequel la Région Poitou Charentes a déjà provisionné 15 M€),
  • et la sécurisation et le réaménagement des départementales 137 et 148.

Pour Michel Perrier élu EÉLV membre de la commission transport, « ces projets, bien plus intéressants pour les finances publiques et l’environnement, auraient dû être intégrés ou renforcés dans le CPER 2015-2020 adopté le mois dernier par le Conseil régional, comme nous l’avions réclamé. »

Il est donc essentiel d’enterrer définitivement ce projet d’autoroute obsolète, véritable fossile du XXème siècle au coût démesuré pour l’environnement et les collectivités locales, afin de pouvoir porter un aménagement qualitatif du territoire qui réponde aux véritables besoins des usagers.

 

Les militants vendéens ont également dégainé leur communiqué :

Combien de fois le projet A831 a-t-il été débloqué ?

Bizarrement, à chaque échéance électorale, il y a souvent eu un « miraculeux sauveur »
du projet de l'A831… Fourage, Retailleau, Fillon, Bussereau et consorts ont chacun 
argué avoir « débloqué » le dossier… 
Tout cela ressemble encore et toujours à de l'agitation politique, mais quels 
changements réels dans le dossier ? 
Et surtout, quand allons-nous cesser de changer les pansements sur notre territoire 
pour enfin penser le changement ?
Le projet d'A831 date d'un autre siècle, celui où on croyait la croissance éternelle 
et forte, où l'on croyait les énergies fossiles abondantes, où l'emploi était 
déterminé par des grands bassins industriels moins concurrentiels car moins ouverts, 
où le progrès technique et la productivité offraient des potentialités à tous les 
territoires… Le choix de l'A831, c'est chercher à retrouver et à s'accrocher à ce 
modèle perdu… 
Depuis, il y a l'implacable dérèglement climatique, la concurrence internationale, 
la fin du pétrole (la baisse de son prix est un leurre), les déficits publics qui 
pèsent sur nos impôts et sur les services publics, mais aussi le Grenelle de 
l'environnement et ses grandes avancées pour notre santé et notre qualité de vie,... 

L'A831 cache les vrais choix à faire, car focalise toutes les énergies 
et trop de finances publiques :  redonner un accès ferroviaire au sud Vendée 
(sur l'axe Nantes-Bordeaux via Vélluire), encourager des activités porteuses de sens 
et surtout d'emploi : l'agriculture non intensive, l'industrie à haute technicité, 
les métiers verts (recyclage, les énergies renouvelables, le bâtiment, l'aménagement 
durable des territoires, l'environnement,…), l'économie sociale et solidaire,… 
De l'emploi pour tous, il peut y en avoir !

En cette période électorale, nous devrions donner un cap au lieu de nous accrocher 
à des chimères…  

Tony Demeurant, 
Pour la coordination départementale EELV Vendée
Pour le groupe local EELV Sud Vendée
06 21 27 64 23

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