Après Tchernobyl et Fukushima, nous savons qu’il n’est plus possible d’affirmer que le nucléaire soit une industrie sûre. Nous savons aussi que les catastrophes nucléaires ont des effets extrêmement graves bien au-delà des 30 km et que cela peut arriver en France.
Alors, soutenons la démarche de 201 personnalités de la région Rhône-Alpes, signataires de la lettre ouverte demandant l’arrêt des réacteurs nucléaires du Bugey (Ain).
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Lettre ouverte à Monsieur le ministre de la Transition écologique et solidaire et au Conseil d’Administration d’Électricité De France
Habitant à proximité du site nucléaire du Bugey, nous sommes menacé-e-s par un accident nucléaire majeur qui occasionnerait de graves retombées radioactives, avec des conséquences sanitaires et létales, et des répercussions économiques et sociales désastreuses. L’état dégradé des installations vieillissantes, les risques propres à l’environnement du site, les risques d’erreurs humaines ou les risques grandissants d’attaque terroriste renforcent la probabilité d’un tel accident. La mise à l’arrêt dans les plus brefs délais des réacteurs du Bugey est donc indispensable pour des raisons de sûreté.
Cela peut se faire sans entraîner aucune pénurie d’électricité ni aucune crise économique ou sociale.
Nous ne voulons pas être évacué-e-s ou obligé-e-s de vivre dans un environnement contaminé par la radioactivité qui nous condamnerait à mourir d’un cancer, d’une leucémie ou autre maladie provoquée par les rayonnements.
Un accident de type Fukushima ou Tchernobyl est tout à fait possible (selon Pierre-Franck Chevet, président de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, « un accident nucléaire majeur ne peut être exclu nulle part »).
Un tel accident sur le site nucléaire du Bugey serait un véritable désastre pour la région, et même au-delà, compte tenu :
– du grand nombre d’habitants (plus de 1,3 millions à moins de 30 km et plus de 4,4 millions à
moins de 80 km) et de l’évidente impossibilité d’évacuer les villes situées aux alentours :
Lyon à 35 km, Chambéry à 50 km, Genève à 70 km, Saint-Étienne et Grenoble à 80 km, …
– de la présence en aval du site des principales ressources en eau potable de l’agglomération
lyonnaise et des risques de contamination du Rhône avec rejet dans une mer fermée ;
– des nombreuses liaisons routières, autoroutières et ferroviaires qui sont les principaux axes
français et européens d’échanges nord – sud ;
– de l’importante activité économique à proximité immédiate du site (plaine de l’Ain, métropole
lyonnaise,…) ;
– de la présence, à 17 km du site, de l’aéroport international de Lyon Saint-Exupéry.
Les 4 réacteurs du Bugey sont les plus vieux encore en fonctionnement en France, après
ceux de Fessenheim :
– des composants vitaux, qui pour la plupart ne peuvent être remplacés, présentent des signes de faiblesse (cuve du réacteur, enceinte de confinement, générateurs de vapeur, béton,…) ;
– le réacteur N° 5 a une enceinte de confinement fuyarde ;
– les réacteurs N° 2, 3 et 4 cumulent des pièces non conformes aux critères initiaux de sûreté nucléaire, suite aux falsifications d’AREVA Creusot Forge et du japonais JCFC ;
– il existe des failles sismiques actives à proximité ;
– il y a des risques d’inondation, et même de tsunami terrestre, suite à la rupture toujours
possible des barrages de Vouglans ou de Génissiat en amont du site ;
– il y a aussi un risque non négligeable d’accident d’avions gros porteurs qui quotidiennement survolent le site nucléaire en phases d’atterrissage et de décollage ;
– le risque terroriste ne peut être écarté sachant que certaines parties, comme les piscines
d’entreposage des combustibles irradiés, sont particulièrement vulnérables ;
– il y a enfin le risque d’incidents en série, dégénérant en accident grave, accru par le vieillissement des composants, par les nombreuses pièces non conformes présentes dans ces réacteurs et par des interventions simultanées difficiles à coordonner (nombreux sous-traitants, erreurs humaines,…).
Pour éviter qu’une nouvelle catastrophe nucléaire ne se produise, pour éviter d’être contaminé-e-s,
évacué-e-s, ruiné-e-s, la seule manière sûre est de mettre à l’arrêt définitif ces réacteurs nucléaires. C’est non seulement possible mais vital pour la région.
Cela n’entraînera pas une pénurie d’électricité :
– d’une part, les réacteurs nucléaires de la centrale du Bugey ont souvent été à l’arrêt au
cours des mois passés (deux sur quatre en moyenne au cours de l’année 2016) et malgré une période très froide début 2017, avec de nombreux autres réacteurs nucléaires arrêtés,
il n’y a pas eu de coupure d’électricité,
– d’autre part, les autres moyens de production (dont les énergies renouvelables qui produisent déjà régulièrement plus de 50% de la consommation d’électricité de la Région Auvergne Rhône Alpes) pourront être mobilisés plus efficacement et massivement lorsque les réacteurs nucléaires du Bugey seront définitivement arrêtés.
Cela n’entraînera pas non plus une crise économique :
– de nombreux travailleurs, dont en grande partie ceux de la centrale du Bugey, devront s’occuper des opérations de mise à l’arrêt définitif, de la sécurisation du site puis du démantèlement qui durera des dizaines d’années (comme cela se produit sur le site voisin de Creys-Malville où plus de 350 personnes travaillent à la surveillance du site et au démantèlement du réacteur Superphénix),
– le dynamisme régional, renforcé par le déploiement d’énergies renouvelables en lieu et
place de la menace nucléaire, générera de nouveaux emplois.
Monsieur le Ministre d’État, Mesdames et Messieurs les Administrateurs, vous savez qu’un accident nucléaire arrivera probablement prochainement en France si rien n’est fait pour arrêter les réacteurs. Pour ceux de la centrale nucléaire du Bugey, proche de notre domicile, nous vous demandons de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour permettre leur mise à l’arrêt définitif avant leur quatrième visite décennale (prévue en 2020 pour Bugey 2, 2021 pour Bugey 4 et Bugey 5 et 2023 pour Bugey 3).
Texte préparé par les groupes du Collectif Stop-Bugey :
Association Chalonnaise pour une Transition Écologique, Arrêt du nucléaire Savoie,
Rhône-Alpes sans nucléaire, Sortir du nucléaire Bugey, Sortir du nucléaire Isère.
Voir la liste des 200 premiers signataires (artistes, écrivains, élus et anciens élus, enseignants-chercheurs, médecins et professionnels de la santé, militants politiques,professionnels de la culture, professionnels de la montagne et du tourisme, responsables associatifs, responsables d’entreprises, syndicalistes, …) sur http://www.stop-bugey.org/
Texte de la pétition
Après Tchernobyl et Fukushima, nous savons :
– qu’il n’est plus possible d’affirmer que le nucléaire soit une industrie sûre,
– que les catastrophes nucléaires ont des effets extrêmement graves bien au-delà des 30 km,
– et que cela peut arriver en France.
La centrale nucléaire du Bugey (Ain) est l’une des plus vieilles centrales nucléaires françaises, et, en cas d’accident nucléaire majeur, elle provoquerait l’anéantissement d’une grande région et l’exode de sa population, dont l’agglomération lyonnaise. C’est pourquoi, en signant cette pétition, je soutiens la démarche des 201 personnalités locales signataires de la lettre ouverte demandant l’arrêt définitif des réacteurs nucléaires du Bugey avant leur quatrième visite décennale.