NDDL : après la destruction de la ferme des 100 Noms

Dimanche, en fin d’après-midi, nous vous avons adressé ainsi qu’à la presse un texte qui donnait la position d’EELV avant l’arrivée présumée des forces de l’ordre sur le périmètre de la ZAD aux fins d’expulsion.

Ce qui n’était la semaine passée qu’une menace s’est concrétisée dès lundi 3h du matin, a continué toute la journée et a repris ce matin également à l’aube.

Que dire au bout de ces deux jours ?

Le 17 janvier en annonçant le retrait du projet d’aéroport le PM n’a pas caché que la ZAD ne devait pas rester un territoire hors normes. Il avait tout particulièrement insisté sur la liberté de circulation au long de la RD 281 dite « route des Chicanes ».

Durant deux mois, d’importants travaux ont permis de rendre cette route à nouveau praticable. Dans le même temps un dialogue s’ouvrait à la Préfecture pour trouver un terrain d’entente sur le devenir du territoire, avec différents partenaires dont des habitants de la ZAD, néo et historiques.

Les différentes annonces parues la semaine passée dans la presse laissaient entendre qu’une éventuelle intervention ciblerait la « libération » de la route sur un périmètre de l’ordre de 100m de part et d’autre.

Il se trouve qu’entre les annonces et la réalité – le déploiement de 2500 gendarmes mobiles équipés d’un matériel lourd – il y a eu une grave différence : l’attaque, puis la destruction, de la ferme des 100 Noms. Un espace de vie, de culture maraîchère, et d’élevage collectif décrit par ses occupants et les historiques comme l’exemple de l’avenir de la ZAD.

Cette destruction, lundi dans l’après-midi, a réduit à néant le crédit que certains pouvaient apporter aux promesses d’une opération ciblée, respectueuse du travail accompli et des négociations en cours.

Ce qui est perçu comme une agression délibérée a resserré les rangs, amené une dizaine de tracteurs jusque-là absents à prendre position, généré un nouvel afflux de jeunes et de moins jeunes sur le site, pour protéger les lieux de vie.

Et ce n’est donc pas une surprise si, contre 13 lundi, le bilan des « squats » détruits n’était que de trois 3 ce mardi.

État sommaire des lieux moins de 48h après le début de ce qui finit par ressembler comme un jumeau à une opération César2, où s’était embourbé le PM Jean-Marc Ayrault.

Ce mardi soir, Julien Durand, porte-parole de l’Acipa et une vingtaine d’occupants de la ZAD ayant régularisé leur activité agricole ou en voie de le faire, ont demandé, par presse interposée, l’arrêt immédiat des opérations d’expulsion.

Nous en sommes là ce soir.

Mobilisé quasi en permanence depuis le début des opérations, en relation avec les militants présents dur la ZAD, le BER des Pays de la Loire souhaite partager un certain nombre de préconisations quant à l’attitude à tenir ces prochains jours :
– le mot d’ordre générique dans toutes nos communications est la préservation des lieux de vie et la cessation de cette escalade de la violence.
– un pique-nique dit « des cheveux blancs » est organisé demain à 13h non loin de Fosses Noires. Toustes celles et ceux qui pourraient s’y rendre sont invité·e·s à s’y rendre (prévoir 5 à 6 km de marche).
– les collectifs locaux, partout en France, lancent des appels à rassemblement devant les mairies et/ou les préfectures. Il convient bien entendu de s’y associer en veillant à ce que n’interviennent pas des dérives violentes ou dommageables.
– un appel à manifestation a été lancé pour samedi prochain à Nantes. Compte tenu de l’historique des manifestations à Nantes (on se souvient du 22 février 2014), et, comme ce samedi 14 avril est jour de carnaval à Nantes, une fête appréciée des familles et de toute la population, nous privilégions un appel à se rendre sur la ZAD dimanche 15 en fin de matinée. Le lieu et l’horaire précis de convergence seront précisés ultérieurement.