Au plan national comme sur l’agglomération nantaise, l’objectif du Collectif Romeurope est de défendre les droits fondamentaux et de favoriser l’inscription dans le droit commun des personnes originaires d’Europe de l’Est (notamment de Roumanie) qui vivent dans des bidonvilles ou des squats, et qui sont désignés comme « Roms ». Pour cela, il vise à lutter contre toutes les formes de discriminations et le racisme spécifique dont ces personnes sont victimes dans un contexte de migration.
Le collectif travaille à l’intermédiation entre ces populations et les institutions, organismes et collectivités.
En décembre 2017, on recensait environ 14 800 personnes habitant dans les bidonvilles en France et 1751 en Loire-Atlantique sur 34 sites. Beaucoup y résident depuis au moins 10 ans. La plupart travaillent : maraichage, nettoyage.
- Roms, Gens du voyage …de qui parle-t-on ?
Il faut éviter toute généralisation qui ne conduit qu’à stigmatiser et exclure.
Tous les Roms (à l’origine, tsiganes d’Europe de l’Est) n’habitent pas en bidonvilles et tous les habitants des bidonvilles ne sont pas des Roms.
Quant aux Gens du Voyage (statut administratif), ils sont français depuis plusieurs générations. Ces familles se caractérisent par une diversité de situations, d’origines, de parcours et de destins. Leur point commun est surtout d’être rejetés par la société dominante.
- Pourquoi ces roumains migrent-ils ?
Dans la majorité des cas, les familles quittent la Roumanie, où elles étaient sédentaires depuis plusieurs générations, pour des raisons économiques (manque de travail et disparités de niveau de vie). S’y ajoutent les discriminations et le racisme, séculaires à leur égard.
Citoyens européens, ils peuvent circuler librement dans les pays de l’UE et s’y installer sous certaines conditions.
- Y a-t-il des problématiques spécifiques à ces populations ?
Les familles en bidonvilles vivent souvent sans eau ni électricité ni récupération des ordures, sous la menace d’expulsions à répétition, très coûteuses, sans propositions alternatives ou trop limitées. Ce manque de perspectives génère insalubrité, problèmes de voisinage, déscolarisation, stratégies de survie.
C’est une question de pauvreté, d’exclusion, et non d’origine ou de culture, que les difficultés d’accès à l’école aggraveront dans le futur.
A contrario, quand les groupes sont accueillis, comme à Rezé, ils bénéficient d’une relative sécurité qui permet d’élaborer des projets.
- Quels sont, selon vous, les ingrédients nécessaires pour une bonne intégration de ces populations ?
- La stabilisation des lieux de vie existants et l’arrêt des expulsions, en l’attente d’autres solutions adaptées d’hébergement, avec un minimum d’équipements et un accompagnement social pour permettre l’accès aux droits fondamentaux : scolarisation, formation, emploi, soins.
- Une prise en charge globale des habitants de ces bidonvilles par toutes les institutions concernées avec prise en compte de la parole des familles et une écoute des associations et citoyens composant le collectif Romeurope.
Nous souhaitons que la MOUS (maitrise d’œuvre urbaine et sociale) mise en place par Nantes Métropole et l’Etat puisse répondre à cet objectif même si elle ne concerne qu’une partie des familles.
- Et surtout une meilleure information pour aller à l’encontre de nombre d’idées reçues négatives et changer le regard porté sur des personnes qui ne demandent, comme d’autres générations d’immigrés, qu’à vivre mieux.
Le Collectif Romeurope de l’agglomération nantaise est composé
- d’associations de défense des Droits de l’Homme : LDH, MRAP, GASPROM-ASTI
- d’associations humanitaires : Médecins du Monde, CIMADE, CCFD-Terre Solidaire
- d’association d’éducation populaire : Ligue de l’Enseignement-FAL 44, CEMEA
- d’associations de solidarité : Romsi Indre, Soleil Roms Ste-Luce, Sol’Rom St-Herblain, Ame Sam Rezé,
Solidaroms Vigneux, Treillières Solidaire, Avec Carquefou, Action Solidaire Orvault, Droujba Clisson, SolidaRoms-Bouguenais, Association Solidaire Roms Nantes Est, Citoyens Solidaires Montaigu, Solidarité Nantes centre, Cell’Accueil, ADIS Sautron, Fraternité couëronnaise, Roata – ainsi que de citoyens.
Il est indépendant de tout parti politique et non confessionnel.
Contact : romeurope.nantes@gmail.com
Il dispose d’un blog https://collectifromeuropenantes.wordpress.com/contacts (on peut s’abonner) et est présent sur les réseaux sociaux Twitter et Facebook (@RomeuropeNantes).
Carte des associations : https://collectifromeuropenantes.wordpress.com/contacts