À la demande de la mairie de Nantes, le juge a ordonné mercredi 19 septembre l’évacuation du campement des 500 migrants basé square Daviais pour les emmener dans plusieurs gymnases. L’opération a débuté ce jeudi matin peu avant 8 h et doit durer toute la journée.
Les élu-es écologistes et citoyens de Nantes demandent la mise à l’abri des migrants dans des conditions dignes depuis des semaines. Même si c’est l’État qui devrait les prendre en charge, la ville doit agir à sa place tout en maintenant la pression.
Catherine Bassani, élue EELV, devrait représenter la ville de Nantes le 26 septembre à Lyon à la réunion du « réseau des villes et territoires accueillants ». Ce réseau, initié par Damien Carême maire de Grande-Synthe, a pour but que les villes puissent peser ensemble face à l’État défaillant.
Face à cette actualité, nous vous relayons les réactions de l’Autre Cantine, le collectif d’aide aux migrants qui a assuré leur restauration depuis début juillet :
Retrouvez ci-dessous la publication d’Eric Chalmel, à l’initiative de l’appel à Emmanuel Macron pour un accueil digne des migrants :
« DU NOUVEAU SQUARE DAVIAIS
La Ville de Nantes a décidé, face à l’inertie coupable de l’État, d’agir pour mettre fin au scandale humanitaire que représente la situation des réfugiés du square Daviais.
Cela se traduira dans les prochaines heures par la fermeture du square et la promesse d’un logement digne des réfugiés dans les jours suivants.
C’est l’occasion pour Nantes de se montrer exemplaire.
La mise à l’abri des réfugiés dans des gymnases de la Ville doit être une phase de transition la plus courte possible. Pas d’expulsion sans solutions de logement, cela veut dire la promesse à très court terme de propositions de logements.
La phase de mise à l’abri dans les gymnases ne doit pas être une période d’enfermement et d’invisibilité des réfugiés. La sécurisation des lieux doit être faite pour leur propre sécurité. Leur droit à se déplacer, à tout moment, doit être assuré ; ainsi que le droit pour chaque Nantais, chaque association, chaque personne quelle qu’elle soit de leur rendre visite et d’échanger avec eux. Pas d’horaires fixes : ces personnes ne sont pas des mineurs ou des délinquants. À cet égard, les craintes formulées par L’Autre Cantine sont justifiées.
Tout réfugié, quelle que soit sa situation juridique (régulière ou irrégulière) doit être logé. Aucun ne doit se retrouver à la rue, a fortiori avec l’arrivée de l’automne et de l’hiver, à vivre dans l’alarme.
Les associations et les citoyens qui ont soutenu jour après jour les réfugiés présents à Nantes ne doivent pas être exclus du processus qui se met en route, au contraire. Ce sont les seuls à avoir sauvé l’honneur de Nantes durant ces mois dramatiques, ils ont tissé des liens avec les réfugiés, ces liens ne doivent pas être rompus. Ils doivent être entendus, écoutés et associés.
À présent qu’une solution s’esquisse, donnons une chance à Nantes de la réussir. Il n’y en aura pas deux. Ce sera compliqué, ne la rendons pas plus difficile. Au-delà des méfiances qui se sont installées, c’est le moment pour les Nantais d’agir en intelligence, dans le seul intérêt des réfugiés. L’engagement de la Ville, ce qu’elle promettra, sera, à cet égard, la clé du succès.
La pétition « L’appel de Nantes » adressée à MM. Macron, Collomb et Mme la préfète atteint ce mercredi matin près de 40 000 signatures ! Merci à toutes et à tous de cette belle mobilisation : elle n’est pas finie, le combat continue. L’État n’a pas joué son rôle, il s’est montré indigne et nous nous en souviendrons. Notre mot d’ordre « Ouvrez des places d’accueil en nombre suffisant et sans délai, donnez à la France une politique d’asile digne d’elle » demeure valable. Si vous avez un compte Twitter, n’hésitez pas à le faire savoir à @Pref44 ! Continuez à relayer et à faire signer la pétition.
À cette heure, j’ignore ce qu’il en sera samedi de la situation et de la manif prévue à 15h devant le square Daviais. »