Ce vendredi 12 octobre rendez-vous crucial pour la ZAD NDDL

Ce vendredi se réunira à la Préfecture de la Loire-Atlantique le Comité de pilotage (dit Copil) mis en place par la préfète pour gérer le devenir de la Zone d’Aménagement Différé de Notre-Dame-des-Landes suite à l’abandon du projet d’aéroport.

Plus trivialement c’est une partie de l’avenir de la ZAD qui se dessinera autour de la table où seront réunis les services de l’Etat, la Chambre d’Agriculture, les collectivités locales et les syndicats agricoles représentatifs, dont la Confédération Paysanne, mais aucun représentant des organisations qui ont mené la lutte.

On se souvient qu’à la suite du dépôt de dossiers la Préfète avait accordé un certain nombre de Conventions d’Occupations Précaires (COP) aux nouveaux agriculteurs désirant rester sur place.

L’un des enjeux de la réunion du jour est la reconduction ou non de ces COP voir l’attribution de nouvelles COP.

Mais d’autres sujets seront aussi sur la table : devenir du foncier, devenir du bâti, construction des PLUI sur la zone, devenir des espaces forestiers, etc.

Les organisations qui ont mené la lutte invitent à un rassemblement devant la Préfecture pour manifester dans le calme leur soutien.

Ci-dessous le communiqué de l’association « Poursuivre Ensemble » pour le rassemblement du 12 octobre devant le comité de pilotage pour l’avenir de la zad et l’entretien accordé par la Préfète Nicole Klein à Christophe Jaunet dans Ouest-France le 11 octobre (cliquez sur l’article pour l’agrandir) :

« L’association citoyenne NDDL Poursuivre Ensemble appelle ses adhérent.e.s et sympathisant.e.s à se rassembler, le vendredi 12 Octobre 2018, à 12h30 devant le Préfecture de Nantes où se tiendra le prochain comité de pilotage sur l’avenir de la Zad.

Pour réaffirmer notre soutien aux habitants de la Zad lors de ce COPIL qui doit décider de l’avenir des projets en convention précaire. Pour défendre un avenir commun dans le Bocage :

– trancher pour une agriculture favorisant les circuits courts et pour de nouvelles installations en agriculture paysanne, respectueuses de l’environnement et de la biodiversité d’un milieu.

– éviter que ces terres sauvées du bétonnage par la lutte anti- aéroport soient vouées à l’agrandissement, à l’agriculture intensive et à l’utilisation des pesticides qui détruisent notre terre et notre santé.

Ce bocage à défendre comprend aussi la prise en charge de la forêt par le collectif d’usager, bûcherons, naturalistes, charpentiers de l’association Abracadabois. Symbole aux yeux des urbains d’une nature authentique, la forêt française vit une phase d’industrialisation sans précédent.
Mécanisation lourde, mono-cultures, engrais et pesticides, la gestion forestière suit à une vitesse accélérée le modèle agricole intensif. Le documentaire de François Xavier Drouet « Le temps des
forêts » nous le fait découvrir et comprendre en ce moment au cinéma.

C’est aussi un bocage qui comprend des haies, des mares, des prairies, qui ont été protégées et entretenues par des paysan.e.s et par celles et ceux qui ont depuis 10 ans occupé cet espace devenu
unique en France.

Nous souhaitons que cet espace mérite une attention particulière et puisse devenir (continuer à rester) une zone d’expérimentation. Aurélien Barrau, astrophysicien, a
enflammé les réseaux sociaux, avec un discours saisissant sur le réchauffement et la responsabilité de l’humanité dans sa propre destruction. Il nous rappelle que les premières causes d’extinction des espèces sont la disparition des espaces de vie, les prélèvements excessifs, la pollution. Il dit qu’il faudrait donner des droits à des fleuves ou des forêts qui deviendraient des «personnalités juridiques ».

La lutte entamée pour défendre ce bocage est profondément liée à la lutte contre le changement climatique. Nous sommes persuadés comme nous l’a rappelé Aurélien Barrau dans son intervention au festival Climax, à Bordeaux : « qu’une croissance exponentielle, dans un monde de taille finie, est impossible durablement ».

Et c’est aussi l’idée d’un bocage comme un bien commun à préserver que nous défendons. Notre association NDDL Poursuivre Ensemble veut soutenir et accompagner la poursuite de ce qui
s’est vécu sur la Zad en termes de rapport au collectif et au partage, aux créations culturelles et sociales et en lien avec d’autres terrains de résistances.

Nous serons donc devant la préfecture pour défendre l’existence d’une paysannerie solidaire et d’une campagne vivante. »