Nous vous relayons cet article de Thierry Dubillot paru dans Ouest-France le 2 janvier :
Vous vous promenez le long de la côte vendéenne. En particulier sur ces grandes plages entre Les Sables-d’Olonne et Saint-Gilles-Croix-de-Vie. C’est grandiose, magnifique, propice à la rêverie… Malheureusement, il y a cette pollution qu’on ne peut s’empêcher de remarquer. Et qui revient après chaque tempête, après chaque grande marée.
La laisse de mer réserve beaucoup de surprises. Des morceaux de bois flotté, des cordes de pêche, des bouées, des bouteilles et sacs plastique, des micro-déchets… Selon l’Union européenne, le ramassage de ces déchets coûterait 350 millions d’euros aux collectivités par an.
L’Agence européenne pour l’environnement (EEA) estime que chaque année, 10 millions de tonnes de déchets aquatiques sont déversées dans les mers et les océans du monde. 15 % des déchets déversés dans la mer sont rejetés sur la côte, 15 % flottent en surface et les 70 % restants coulent et sont engloutis par les fonds marins.
Vous vous promenez, donc. Sur le sable, vous regardez ces déchets. Il y en a un qui vous intrigue. À première vue, c’est un simple morceau de bois d’une trentaine de centimètres de long. Il a la forme d’un petit bateau. Sur la coque, cette inscription : « Projet de recherche en cours. Si vous me trouvez, contactez-nous. » Une adresse mail vous permet de donner le numéro qui figure sur le petit bateau, et sa position GPS exacte.
Ces petits navires font partie d’un programme de recherche européen, Life LEMA, développé depuis 2016 et jusqu’à fin 2019.
Parmi les nombreuses activités du projet, de petits bateaux en bois sont jetés à la mer dans le but d’en savoir plus sur la dynamique des courants sur la côte du Golfe de Gascogne. Le projet est développé sur une zone précise. Life LEMA fournira un guide méthodologique et des outils intelligents aux pouvoirs publics locaux pour la gestion efficace des déchets aquatiques flottants dans les eaux du sud-est du golfe de Gascogne, autrement dit d’un bout à l’autre du Pays Basque espagnol et français.
Cette activité est menée par l’un des partenaires du projet, AZTI. Il a pour objectif de jeter des bateaux en bois dans des sites spécifiques de haute mer afin d’étudier les trajectoires suivies par les déchets aquatiques jusqu’à atteindre nos côtes. « De cette manière, les petits bateaux mis à l’eau à partir de différents points du Golfe de Gascogne suivront les mêmes courants que les déchets aquatiques et atteindront la côte de la même façon. »
À un an de la fin du projet Life LEMA, Albaola Factory a mis au point 1 000 bateaux qui ont été lancés et qui le seront au cours des trois années du projet. « Sur ces 1 000 navires, 600 naviguent déjà et leur taux de récupération est de 40 %. Ce qui signifie que sur ceux qui ont été lancés jusqu’à présent, il en reste plus de la moitié à trouver ! »
Voilà un joli but de promenade en ce début d’année ; la course aux petits bateaux basques est lancée. Et puis un petit geste écocitoyen n’est jamais vain. Si vous repérez autre chose que des bateaux, n’hésitez pas à ramasser. Il y a des bacs à déchets le long des plages.