Municipales : la Roche-sur-Yon

Municipales. À La Roche-sur-Yon, la gauche veut afficher son unité

Après la désignation de Martine Chantecaille comme tête de liste du collectif La Roche solidaire et écologique, les militants se sont affichés ensemble ce mercredi. Mais l’union est loin d’être encore sacrée…

Ouest-France David DUPRÉ. Publié le 20/11/2019 à 19h19

« Je suis fière que la gauche ait choisi une femme. » 12 h 30, mercredi 20 novembre, à la Bourse du travail, boulevard Louis-Blanc, à La Roche-sur-Yon.

Martine Chantecaille est tout sourire. Classée à l’aile gauche du PS, avant d’en claquer la porte en 2018, elle a été désignée, le samedi 16 novembre, tête de liste du collectif La Roche solidaire et écologique pour les élections municipales de mars 2020.

Ce midi, à l’heure du déjeuner, elle préside la conférence de presse qui doit donner le cap de la campagne. À ses côtés, une vingtaine de militants des huit collectifs qui composent La Roche solidaire et écologique. Dont Tarek Tarrouche et Guy Batiot (Europe écologie les verts).

Tous deux étaient candidats à la candidature de cette primaire de la gauche yonnaise. Battus, ils ont le visage un peu crispé. Mais, ce matin, on affiche l’unité. « Nous sommes unis dans la diversité. On a travaillé. Le critère crucial, c’était de proposer la personne la plus rassembleuse possible. Ça nous a donné une tête de liste qui est Martine Chantecaille », indique Tarek Tarrouche.

Éliminé dès le premier tour d’un vote controversé samedi, Stéphane Ibarra, le candidat du parti socialiste est, lui, curieusement absent. Pourquoi ? « Il a un empêchement », souffle-t-on dans la salle. Guy Batiot s’emporte : « Il faut sortir des histoires de querelles personnelles. Notre collectif commun est fort ! »

Bernard Violain, figure emblématique du parti communiste, embraye : « Il y a eu un choix démocratique issu d’un travail conséquent. C’est une première et je suis fier que ce soit nous qui l’avons inauguré ».

Alors, c’est quoi le cap de cette liste ? Martine Chantecaille résume : « Nous voulons proposer aux Yonnais un projet à la hauteur des urgences environnementales, sociales et démocratiques. On veut faire de notre ville et de l’Agglomération une terre de transition et d’innovation ».

Elle poursuit et Luc Bouard, le maire-candidat, en prend pour son grade : « Notre façon d’exercer le pouvoir doit être un label. Une rupture est nécessaire. On entend consulter les citoyens. On ne conçoit pas le rôle du maire comme quelqu’un qui gouverne unilatéralement. Il y aura des contre-pouvoirs et on ira jusqu’à mettre en avant celui de l’opposition ».

Bernard Violain appuie : « Jusqu’au bout les citoyens seront associés au projet. On va construire avec eux pour être le plus proche possible des enjeux. »

Alors qu’un autre collectif de gauche, proche de la France Insoumise et appelé Les voies citoyennes, fait, pour l’instant, cavalier seul, pourrait-on aller vers un rapprochement ? « Évidemment que la porte n’est pas fermée. On a fait preuve de dialogue à plusieurs reprises », explique Martine Chantecaille. « Mais on a une position claire depuis le début. On a un fonctionnement collégial. »

Guy Batiot enfonce le clou : « Si Les voies citoyennes veulent discuter, c’est avec l’ensemble du collectif et pas avec des parties du collectif ».

L’union, totale, de la gauche, ce n’est pas encore fait. Mais alors, qui composera la liste du collectif La Roche solidaire et écologique ? « Ce seront des gens qui sont motivés pour porter ce projet », glisse Tarek Tarrouche.

Lui n’en sera pas. La conférence de presse se termine. En aparté, il lâche : « Depuis le début, j’ai dit que si je n’étais pas tête de liste, je ne serais pas sur la liste. Je ne veux pas revenir sur quelque chose que j’ai déclaré publiquement. Mais j’ai la volonté d’aller jusqu’au bout avec eux. Je serai dans le comité de liaison qui est l’organisme représentant l’ensemble des collectifs ».

Quid de Stéphane Ibarra ? Réponse de son téléphone portable : « Le répondeur de votre correspondant contient trop de messages ».