Presse : Ce que révèlent les polémiques incessantes contre les Verts (Médiapart)

Au centre de nombreuses polémiques de bas étage ces dernières semaines, Europe Écologie Les Verts est régulièrement la cible de ses opposants politiques et autres éditorialistes. Pour Noël Mamère, c'est plutôt bon signe : « Tout ça veut dire qu’on est en train de devenir dangereux ! ».

Au centre de nombreuses polémiques de bas étage ces dernières semaines, Europe Écologie Les Verts est régulièrement la cible de ses opposants politiques et autres éditorialistes. Pour Noël Mamère, c’est plutôt bon signe : « Tout ça veut dire qu’on est en train de devenir dangereux ! ».

Ce dimanche 2 mai, Médiapart a publié un article très intéressant sur le green bashing, par l’intermédiaire des plumes de Pauline Graulle et Fabien Escalona :

À mesure de leur ascension électorale, les écologistes sont devenus les nouvelles cibles à décrédibiliser. L’offensive contre ces prétendants au pouvoir se fonde sur des vulnérabilités réelles, renvoyant pour partie à leur culture d’outsiders du champ politique.

«Boomergate»: ce que révèlent les polémiques incessantes contre les Verts, Médiapart, le 2 mai 2021

Polémiques sur le Tour de France, sur les repas végétariens, sur le financement d’édifices religieux, sur les subventions distribuées à des aéroclubs, et même sur des sapins de Noël… Tout est bon pour taper sur les Verts, à grands renforts de détournements de propos, ou l’art de faire tourner en boucle quelques mots sortis de leur contexte.

« On assiste à un refus de laisser s’incorporer au débat public des points de vue de type écologiste. Une partie des membres du gouvernement a ainsi pour objectif de dévaloriser tout ce qui s’approche d’une conception écoresponsable de la citoyenneté. La parole écologiste est transformée en une infraction au pacte républicain, alors que les écolos veulent renégocier ce pacte. »

Pierre Charbonnier, philosophe et auteur d’Abondance et liberté (La Découverte, 2020)

« Maintenant, la guerre aux écologistes a vraiment commencé. Le projet de l’écologie va se conflictualiser de plus en plus, et les attaques devenir de plus en plus violentes. Les Verts vont devoir être “in-intimidables”, tout en prenant garde à ne pas se contenter de retourner le stigmate, en tirant fierté des polémiques suscitées : il ne faut pas faire peur, mais envie. »

Vanessa Jérôme, politiste associée au Centre européen de sociologie et de science politique (université de Paris 1)

Les journalistes reviennent également sur le boomergate. Alors que la campagne en Ile de France menée par Julien Bayou a suscité la polémique en visant des cibles nommément ou via une catégorie d’appartenance, ils évoquent aussi l’option différente sélectionnée par l’équipe de campagne de de Matthieu Orphelin, tête de liste aux régionales en Pays de la Loire :

Le député Matthieu Orphelin, candidat pour EELV dans les Pays-de-la-Loire et proche de Nicolas Hulot, ne dit pas autre chose sur la « grosse plantade » de Julien Bayou. « Dans le fond, cette polémique pose une vraie question : l’écologie doit-elle tracer des frontières ou au contraire rassembler un maximum de monde ? Pour moi, elle doit être ce qui rassemble, d’autant plus en cette période où la société est ultra explosive sur tous les sujets, estime-t-il. Le rôle des politiques doit être d’apaiser, pas de mettre de l’huile sur le feu, même si cela ne doit rien enlever au côté radical de la chose. »

L’élu du Maine-et-Loire a d’ailleurs opté pour une communication, là encore « décalée », pour appeler les administrés de sa région à s’inscrire sur les listes électorales… mais avec chaton sur fond rose layette. 

Nous vous recommandons la lecture de cet article, que Fabien Escalona et Pauline Graulle concluent en ces termes :

Reste un éléphant dans la pièce : l’ultra-dépendance des Verts envers un système médiatique dominé par des grands groupes n’ayant guère intérêt au projet de sobriété égalitaire qu’ils promeuvent. Dans un environnement différent, jadis, les forces de transformation sociale issues du mouvement ouvrier avaient investi des efforts conséquents pour construire une contre-société, avec leurs propres journaux, écoles de formation et institutions culturelles. S’il y a un écosystème qui n’est pas à sauver mais à créer avec des outils contemporains, ce serait peut-être celui-là si les écologistes entendent mieux résister à la contre-offensive dont ils font l’objet.

Des pistes de réflexion qu’il conviendra de mettre sur la table avec le Pôle écologiste et les partis de gauche proches, pour s’armer face à des attaques qui ne feront que s’intensifier à l’approche du scrutin présidentiel en 2022.