
Des élu·e·s écologistes défendent l’idée d’un impôt sur la fortune (ISF) en faveur du climat. Le rapport de l’économiste Jean Pisani-Ferry, soutien de la première heure d’Emmanuel Macron et mandaté par la Première ministre Elisabeth Borne, afin de financer la transition écologique, défend lui aussi cette idée. Signez la pétition !
Voici leur tribune :
« Il y a de cela quelques jours, le ministre de l’Économie et des finances disait non à un ISF climatique. Il réaffirmait par là même son choix, et celui d’Emmanuel Macron, de protéger les plus riches plutôt que la planète. Il n’avait alors pas encore terminé de lire le rapport Pisani-Ferry et n’avait peut-être donc, pas totalement conscience de l’enjeu auquel nous allons devoir faire face.
Un Français sur deux vit dans une ville exposée aux sur-chaleurs urbaines, et bientôt deux tiers du pays sera exposé à des sécheresses durables, générant d’immenses problèmes de gestion de la ressource en eau. Les impacts des bouleversements climatiques vont être de plus en plus redoutables d’abord pour les plus fragiles d’entre nous, mais aussi pour le vivant et pour notre économie. Le gouvernement n’a plus le choix. Il est urgent de réorienter les financements publics vers tout ce qui rend notre société plus durable et résiliente.
Les besoins de financement pour la transition écologique sont colossaux. Tous les rapports le disent, et ce, depuis plusieurs années. Entre 25 à 34 milliards d’euros par an de financements publics doivent être mobilisés pour amortir les chocs annoncés avec +4 degrés de réchauffement du climat. Tous les leviers doivent être activés dès maintenant car plus on attend, plus la facture sera lourde. Les collectivités sont les véritables chevilles ouvrières de la transition. Elles doivent être soutenues et leur autonomie doit être assurée.
Et les plus riches doivent être mis à contribution parce qu’ils sont aussi les plus pollueurs, comme l’indique le rapport de Jean Pisani-Ferry et Selma Mahfouz, l’empreinte carbone des 10% les plus riches est 3 fois supérieure à celle des 10% les plus pauvres. La transition écologique doit se faire dans la justice sociale.
L’urgence climatique et sociale exige de mettre fin au dysfonctionnement fiscal en faveur des ménages les plus aisés. Les inégalités se creusent et les populations les plus vulnérables en sont les premières victimes. L’égalité et la fraternité de notre devise républicaine nécessitent de réduire les injustices et de mieux distribuer la richesse produite dans notre pays, notamment en stoppant la stratégie du gouvernement de course à la baisse des impôts des ménages et des entreprises au détriment des recettes de l’État et des collectivités.
Les écologistes défendent de longue date un ISF climatique, un outil de justice climatique qui se distingue par un système de bonus-malus, en fonction de l’empreinte carbone des actifs immobiliers et financiers. Le rapport Pisani-Ferry et Mahfouz propose, quant à lui, un impôt vert exceptionnel sur le patrimoine financier des 10% les plus riches de notre pays, à hauteur de 5 milliards d’euros par an pour financer la transition écologique. À cette proposition, nous disons oui !
Il va falloir faire en 10 ans ce qui n’a pas été fait en 30 ans. Le gouvernement doit entendre que la dette climatique est au moins aussi dangereuse que la dette financière. Et elle, nous ne pourrons pas la rembourser. Il n’y a plus de temps à perdre. Il est urgent de mettre en place l’ISF climatique. Il est urgent de penser une fiscalité du XXIème siècle qui intègre pleinement l’accélération du changement climatique dont les plus vulnérables sont les premières victimes. »
Retrouvez la tribune et signez la pétition